comme Walesa

Slawomir
19 ans, 1ère année B.E.P.
Solidarnosc

Des raisons politiques nous ont poussés, indirectement, mes parents et moi à quitter notre pays, la Pologne, et à nous installer en France.
Cela s'est passé en 1981. Ma grand-mère paternelle était membre du mouvement Solidarnosc. Elle est partie en voyage diplomatique en France. Quelques jours avant de revenir, le gouvernement communiste a déclaré l'état de guerre en fermant toutes les frontières polonaises. De ce fait, ma grand-mère était condamnée à rester en France sous peine de devenir prisonnière politique. Le monde entier avait les yeux tournés vers la Pologne et commençait à s'intéresser à sa situation. Ma grand-mère a participé activement au soutien des organisations franco-polonaises. En Pologne, avaient lieu de nombreuses manifestations ainsi que des affrontements avec les «Zomos». Il y eut des morts et des blessés. Le mouvement Solidarnosc (secret) fonctionnait toujours. En 1983, mon père et moi sommes venus pour la première fois en France, grâce à un docteur, ami de ma grand-mère et de mon pays. Il a envoyé un document expliquant que je devais être hospitalisé en France. Pour moi, c'était un nouveau monde, le paradis. En plus, c'était la période de Noël. Nous y sommes restés un mois.
En 1985, sur le même motif, nous sommes revenus pour les vacances d'été avec toute la famille cette fois-ci. Nous avons visité la moitié de la France. En 1986, mon oncle, le frère de mon père, est parti émigrer en France.
En 1988, nous avons décidé de fuir en ayant comme motif le regroupement de la famille : celle de mon père seulement car la famille de ma mère est restée en Pologne.
Nous nous sommes installés à Paris dans le XVe arrondissement. Mais cela n'a pas été facile. Je n'ai pu rentrer à l'école que trois mois après, en avril, alors que j'avais treize ans. Avant de commencer une scolarité normale, j'ai dû faire une année de classe pour non francophones. Alors que j'entrais en sixième, nous sommes venus nous installer à Rungis où nous avons été très bien accueillis. Là je suis entré dans une classe normale, avec trois ans de retard.
Maintenant, cette nouvelle vie a repris son cours normal mais il y a eu des moments durs. Ma grand-mère a décidé de rester en France car ce pays lui plaisait. Nous aussi, avec mes parents, nous sommes bien en France.