Durant la guerre d'Algérie, mon grand-père maternel, Hamou, était un terroriste, au service des Moudjahidines. Ses missions étaient de s'infiltrer au milieu de la population française et d'accomplir des actes d'horreur : tuer des personnes haut placées, commissaires, préfets, etc.
Malheureusement, mon grand-père fut tué par l'armée française. Il fut trouvé dans un village, où l'armée ne le connaissait pas. Il fut emprisonné. Il devait donner l'emplacement de terroristes et crier : " Vive la France ! ".
Il fut tué avec sept autres personnes. La légion étrangère avait creusé une tranchée au milieu d'une forêt. Ils furent attachés à des arbres et décapités.
Le frère de mon grand-père, Larbi, fit aussi la guerre. Il était un chef des Moudjahidines de notre région. Ses missions étaient de fournir des armes, de la nourriture, des abris aux soldats algériens dans les montagnes. Larbi a été torturé par les parachutistes français. On lui a fait boire de l'eau savonneuse, et puis, un soldat lui montait sur le ventre. On lui plaçait une machine électrique sur son abdomen qui dégageait du cent vingt volts. Larbi a survécu à la guerre. Il peut ainsi raconter à tous les jeunes de notre génération les péripéties de son histoire et montrer les séquelles sur son abdomen.
Mon père, qui avait huit ans en 1954, est venu en France avec son père, avant la fin de la guerre. Il est allé à l'école, puis est entré à la SNCF comme bagagiste. Il habitait à Vitry-sur-Seine. Il a connu ma mère en Algérie. Elle est venue en France au début des années soixante-dix. Je suis né à Vitry-sur-Seine.