comme résistants

Céline
20 ans, 1ère bac professionnel

Mon arrière-grand-père, Lucien Barnichon, et sa fille, ma grand-mère, ont participé à la Résistance. Il est né en 1899 et travaillait pendant l'occupation à la poste clé Varennes s/Allier.
La nuit, au téléphone, il interceptait les communications allemandes et renseignait la Résistance. Le jour, il aidait à la distribution de cartes d'alimentation à la mairie et, avec beaucoup de précautions, il en subtilisait pour le maquis de la région. Ma grand-mère les portait tous les mois chez une coiffeuse dont l'ami était au maquis. Il a été tué par la suite par les Allemands.
Il faisait aussi clés fausses cartes d'identité pour les juifs alsaciens cachés dans la région. Un poste émetteur est resté quelque temps chez lui. Le nom de code de l'opérateur était Mérinos. Les Allemands le recherchaient à cent cinquante mètres et en plus, ils faisaient ripaille chez des Français à vingt mètres de la maison.
Une fois, un prisonnier de guerre qui était fermier, est revenu en permission et n'est pas reparti en Allemagne. La police allemande le recherchait. Mon arrière-grand-père a intercepté la conversation et a demandé à ma grand-mère d'aller le prévenir. Elle s'est retrouvée nez-à-nez avec les Allemands dans la cour clé la ferme. Le prisonnier ayant vu ma grand-mère a eu le temps de se cacher. Tous les soirs ils écoutaient la radio de Londres pour les messages. C'est dans le caveau de famille que des armes étaient cachées. A l'époque, ces activités étaient considérées comme terroristes.
Après la guerre, mon arrière-grand-père est resté clans l'Allier. Il est mort en 1976. Sa fille vit encore dans l'Allier. Ma mère, elle, est partie à Paris à dix-sept ans pour rejoindre sa soeur. C'est là qu'elle a connu mon père. Ils se sont installés à Cachan où j'ai vécu toute mon enfance.