comme juste


Lœtitia
18 ans, 1ère bac professionnel
Fossoyeur

Mon arrière-grand-père, Digot Emile, surnommé Milo, était fossoyeur pendant la deuxième guerre mondiale. Il est d'ailleurs resté fossoyeur toute sa vie, au cimetière parisien de Thiais.
Il avait deux filles qui devaient devenir respectivement ma grand-mère et ma grand-tante. Quand la guerre débuta, ma grand-mère avait six ans. Elle a donc quelques souvenirs.
Avec ses amis fossoyeurs, il a caché des juifs : les fosses étaient creusées deux jours avant les enterrements ; elles étaient recouvertes de planches. Elles avaient deux mètres de profondeur et à peu près autant de largeur. Quand il y avait clés rafles, les fossoyeurs cachaient des juifs dans les fosses, le temps que ça se calme.
Je n'ai malheureusement pas connu mon arrière-grand-père mais j'ai l'impression de le connaître au travers de ma grand-mère.
Elle se souvient des tickets de rationnement, du marché noir... L'événement qui a le plus choqué ma grand-mère (mais avec le recul, elle trouve cela normal), ce sont les femmes qui ont été rasées à la Libération. On leur mettait une croix gammée (ou un point d'interrogation) sur le crâne, ceci signifiant qu'elles avaient couché avec des Allemands.