comme
F.F.I.


Eric

19 ans, 1ère bac professionnel

En 1944, mon grand-père avait 19 ans. Il ne faisait pas son service militaire car les jeunes de la classe 44-45 étaient exemptés.
Il avait des copains qui s'étaient engagés dans la Résistance (FFI). Ils étaient commandés par un certain M. Villechenon. Il décida d'y entrer.

L'organisation regroupait environ deux cents personnes dispersées dans un rayon d'une dizaine de kilomètres. Il y avait des civils mais aussi des gendarmes, Lin Américain et une Anglaise. Leur quartier général se trouvait dans la forêt de Civray (entre Ygrande et Couleuvre) clans un château. Mon grand-père, deux autres civils, quatre gendarmes montaient la garde dans une maison forestière proche du château.

Mon grand-père était chargé entre autres d'approvisionner les résistants. Un matin, il pris son cheval et sa carriole pour aller chercher des provisions dans une ferme voisine. Il finissait de charger sa carriole quand il entendit des coups de feu. Cela allait mal du côté du château. Rapidement, mon grand-père cacha sa carriole dans les écuries. Le fermier lui donna la veste bleue que les ouvriers agricoles portaient à cette époque. Mon grand-père, munit d'une fourche, fit comme s'il nettoyait les étables.
Il était temps car des miliciens et des Allemands arrivèrent à la ferme. Ils posèrent des tas de questions sans faire attention à mon grand-père qui se faisait le plus petit possible. Les Allemands partis, et après que les coups de feu eurent cessé, mon grand-père repartit clans la forêt pour rejoindre ses camarades. Ils avaient été vendus aux miliciens et les Allemands étaient venus par camions entiers de Montluçon. La surprise avait été totale.
Il n'y eut que treize morts parmi les résistants car un groupe de résistants espagnols qui avaient fui le régime clé Franco avait réussi, en se cachant dans les arbres, à mettre les Allemands en fuite et à protéger la plus grosse partie des résistants.

Jamais mon grand-père n'avait parlé clé cela à ma mère. Cinquante ans après il m'en a parlé avec beaucoup d'émotion, se souvenant de détails très précis et très présents. Il vit toujours dans la région.

Ma mère, sa fille, a quitté la région pour suivre mon père (dans la région parisienne). Je suis né à Thiais et nous vivons à Rungis.