Lors de la colonisation de mon pays, le Cameroun, par les Allemands (1880-1914), mon arrière-grand-père fut fait prisonnier. Il dut participer à la construction du chemin de fer qui reliait Nkonsamba à Ngaoudéré et qui devait permettre aux colons de traverser le pays sans se fatiguer. Ce travail l'a épuisé car il était surexploité : il portait de grosses malles sur sa tête ; il tirait des planches pour la construction ; il n'avait pour repas que des noix de cola. Par la suite, il s'est installé dans la région de Bamiléké à l'ouest du Cameroun où il était agriculteur. Il y a vécu jusqu'à sa mort. Mon grand-père est né dans cette région, lui aussi était agriculteur. Il cultivait du café, du maïs essentiellement.
Ma mère, née en 1954, a vécu clans la région jusqu'à l'âge de 20 ans. Puis elle s'est installée à Yaoundé, la capitale du Cameroun. Son enfance a été marquée par les "guerres Maquis" entre ethnies ennemies. Elle est de l'ethnie Bamiléké opposée aux Mhassa, Boulon, Eton.
Elle est venue en France dans les années 1980. Je suis née à Bassousam dans la région de Bamiléké comme ma mère.