comme adaptation

Samia
22 ans, 1ère bac professionnel

Quand je fais appel à ma mémoire, il y a un événement qui me vient tout clé suite à l'esprit. C'est ma venue en France en 1979. J'avais sept ans. Je connaissais la langue française, car à Oran, ma région d'origine en Algérie, beaucoup de gens parlent français. Dans ma famille, tout le monde parle français. Là-bas je vivais avec mes grands-parents maternels qui m'ont élevée depuis ma nais-sance.
Un jour, ma mère qui vivait en France m'a téléphoné pour me demander si je voulais la rejoindre. J'ai accepté.
Arrivée en France, ma première frayeur fut la rentrée des classes. J'avais peur que les Français se moquent de moi. Je pensais qu'ils étaient différents de moi.
Je me suis retrouvée dans une classe d'adaptation où il n'y avait que des étrangers : des Chinois (j'habitais le XHIe arrondissement de Paris), des Africains. Je n'étais pas dépaysée. Mais je priais pour ne pas aller en récréation car là, il n'y avait que des Français.
Dans la cour, je les ai rencontrés. Toutes mes craintes de ne pouvoir m'insérer dans ce pays, se sont évanouies. Mon contact a été une réussite car je n'étais pas seule.
Ce sont eux, les Français, qui sont venus vers nous par curiosité. Ils nous ont posé des questions : tu viens d'où ? Où se trouve l'Algérie ?
J'ai respiré un grand coup. Le lendemain, j'étais pressée d'aller à l'école. Ma meilleure amie était une Chinoise.
P.S. : Quand j'ai mieux connu ces fameux Français, j'ai remarqué que beaucoup venaient d'autres pays...